Sous cellophane

Il y a à peine deux jours, je disais à ma sœur : « tu verras, on ne va pas tarder à apprendre que des proches ont chopé cette saloperie de virus ! »
Malheureusement, c’est ce qu’il s’est passé.
Trois de nos amis sont malades depuis une semaine. En quarantaine.
Cela m’a fait un choc.
C’est sûrement pour cette raison que cette nuit,
j’ai rêvé qu’on m’avait mise sous cellophane.
C’est un enfer, pour moi qui suis claustrophobe.
Quelqu’un habillé d’une combinaison de cosmonaute
m’affirmait que ce n’était que pour mon bien et que de cette façon,
je guérirais plus rapidement.
J’avais si chaud sous ce plastique, qui me donnait l’impression d’être une tranche de jambon en date limite de péremption, que je transpirais abondamment.
J’étais rouge et affolée, comme un homard que l’on vient de plonger
dans une casserole d’eau bouillante.
Je respirais avec grande difficulté.
À chaque inspiration, la cellophane se soulevait,
se collait contre ma peau et me brûlait.
Mon cerveau tournait à plein régime, encore plus que d’habitude.
Il était carrément en surchauffe.
J’essayais alors de connecter ma pensée à mon « happy place ».
C’est un endroit bienveillant, cher à la pratique de la méditation.
Près d’un ruisseau entouré de saules pleureurs et d’amandiers en fleurs,
j’admirais un champ de coquelicots qui se dandinaient au gré du vent,
un doux soleil me caressait le visage,
seuls les gazouillis des oiseaux chantaient à mes oreilles.
Tout à coup, un adorable daim rentra dans ce tableau idyllique.
Il était poursuivi par un abominable chasseur
portant un énorme rouleau de cellophane à la place du fusil.
La méditation n’a pas fonctionné, je ne suis pas calme du tout.
Je me réveille en sursaut, cela me perturbe plus que des proches soient infectés plutôt que moi.
Cela me fait peur, car je n’ai aucun contrôle sur la situation.
Dans ces moments, le plus difficile est de laisser faire le temps,
car je ne suis ni médecin ni chercheuse à l’Institut Pasteur.
Je ne peux qu’être en pensées avec eux (car ils habitent à plus de 700 km de distance), leur envoyer de la belle énergie et toute mon indéfectible amitié.

Alors chers proches, amis, parents, collègues,
bien chers tous, prenez vraiment soin de vous.

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