Les jeux olympiques de la testostérone

De retour dans les eaux chlorées de la piscine municipale (en attendant d’en avoir une chez moi, lorsque j’aurai vendu assez de livres — à ce propos, j’en ai un qui vient de sortir n’hésitez pas à le commander —)1 Mais je digresse là !
Je suis dans la ligne « avec palmes ». Trois séniors sont agglutinés près du bord, et ça parle et ça blablate. Ils prennent toute la place et ne songent pas une seule seconde à se pousser !
Je marmonne, pas trop fort car il me reste, parfois, des fragments de la bonne éducation de mes parents : « c’est le nouveau bar de la marine ? » Marine-piscine, vous l’avez ?
Vraiment pas assez fort, car ça jacasse de plus belle et me revient à l’esprit combien de fois j’ai entendu dire que les femmes étaient bavardes ! Ben voyons !
Et pendant ce temps, moi je fais des allers et retours avec mes jolies palmes, en essayant de ne pas trop les asperger (je suis vraiment trop sympa parfois !)
Lorsque ces Messieurs se décident enfin à cesser leur caquetage et à nager, on sent que leur testostérone monte très vite en puissance ! Et vas-y que je tourne avec mes longues palmes et que j’éclabousse tout le monde sur mon passage, sans regarder ni devant ni dernière moi ! Un allez et retour aussitôt à la case babillage, pour commenter leurs prouesses ! Même les marmots sont plus tranquilles, c’est dire !
— Non, mais sérieusement les mecs, vous vous entraîner pour les Jeux olympiques de la Testostérone à Sainte Verge (oui ça existe) dans les Deux Sèvres en 2024 ? Réflexion toujours dans ma tête, que je garde bien précieusement pour cette chronique !
Je m’élance encore plus vite, sans doute une décharge de testostérone dans ma tête qui me force à vouloir dépasser tout le monde, être la première !

Enfin, je quitte la ligne d’eau spéciale « patriarcat » et je me faufile dans une autre, moins fréquentée. Mais toujours les mêmes ancêtres (ceux-là même qui vont faire leur course un vendredi soir, alors que les actifs viennent juste de récupérer leur progéniture à l’école : embouteillage garantit !) Entre la dame au bonnet ananas qui nage à contre sens ! (à contre sens ! Non, mais l’outrecuidance. Il n’y a pas une loi contre ce genre de délit ?) et le monsieur qui pratique ses exercices « gastriques » (je vois des bulles qui remontent derrière lui !) ma patience à des limites, je quitte cette communauté machiavélique !
Pour faciliter l’habillage après la baignade, cette semaine j’ai eu l’idée de porter une robe (pas de pantalon à enfiler dans la cabine lilliputienne) et des Uggs aux pieds. J’ouvre mon casier pour récupérer mes vêtements, et assurément qu’est ce qui tombe en premier sur le carrelage tout mouillé, je vous le donne en mille : mon téléphone !
— Bien fait pour toi, me souffle une petite voix dans ma tête, tu n’avais qu’à le laisser à la maison !
— Oui, mais comment elle aurait écrit ce texte sans lui ? répond l’autre voix dans ma tête !

Les Uggs ne sont pas si pratiques quand on a les pieds encore humides. La robe c’est bien surtout en tenue d’Ève dessous !

Moralité : si tu veux être tranquille un dimanche pour nager en piscine municipale, il faut y aller pendant la sieste, tu ne seras pas enquiquinée par les cartes vermeilles !

un chien avec un gilet de sauvetage dans une piscine
Moi dans l’eau quand la testostérone fait son effet !

1 lien pour commander “la vie secrète des objets” bit.ly/3VPCpSD

Cet article a 6 commentaires

  1. BARLAGUET

    Encore une perle Mirelle, merci j’en rigole encore … cela dit, moi qui essayais de me motiver pour aller à la piscine … j’hésite encore plus 😘

  2. CHRISTINE SALVADO

    Merci pour ce sourire du matin Mirelle

Laisser un commentaire