Et au milieu coulait une rivière

rivière asséchée
le lit d’une rivière asséchée

Le soleil me réveille tôt.
J’aime cette lumière matinale
et la fraîcheur de la rosée qui l’accompagne.
Six heures sonnent au clocher du village,
je m’habille rapidement et lace mes chaussures de marche
en faisant une jolie boucle comme ma mère me l’a appris,
il y a de nombreuses années.
Dehors, le coassement des grenouilles a cessé.
Le vent fait bouger les branches des arbres dans un balancement harmonieux.
Moi, je préfère le chant des oiseaux au bruit des voitures qui roulent trop vite.
je passe le joli pont à la barrière rouge,
la nature, au bord de la rivière, prolifère à une rapidité étonnante.
Mon regard est attiré par un objet non identifié
qui a échoué dans l’eau. Encore un geste d’incivilité !
Évidement c’est tombé sur moi, je vais devoir en faire une chronique !
Je continue ma promenade, il est encore trop tôt,
je ne croise personne à qui dire bonjour.
Les abeilles butinent des fleurs sauvages d’un « Lovely » jaune,
des chats alanguis sur l’herbe, au pied d’un panneau de signalisation qui semble dessiné pour eux – tu sais le carré bleu avec une bosse noire –
ils me regardent nonchalamment.
Ce n’est pas moi qui dérangerai leur routine paresseuse.
Des pigeons picorent au milieu de la route,
ils ont bien compris qu’il y avait un petit air de weekend prolongé.
Je continue sur le chemin et je croise un coquelicot, perdu, tout seul.
Un vieux monsieur marche en tenant son journal, les mains croisées derrière son dos.
Il me dit bonjour, je lui réponds avec un sourire.
L’herbe tondue est aride, la sécheresse est en avance cette année et le sera de plus en plus,
car l’homme ne veut pas cesser sa course folle vers la surconsommation.
Je descends dans le lit d’une rivière asséché, il n’y a que caillasse et herbes sauvages.
Je ne suis pas certaine que l’eau revienne un jour.
Mon optimisme est d’année en année mis à rude épreuve.
La plupart des humains n’apprennent rien de la nature,
elle qui nous donne tout, alors que nous la dérobons et la souillons constamment.
Et en ce jour de fête des Mères,
J’aimerais célébrer celles qui nous donnent la vie et bien plus.
J’aimerais retrouver la confiance et l’espoir, Grâce au cadeau qu’elles nous donnent à la naissance,
telle une graine qui prendra racine,
afin que nous cultivions nos différences, nos originalités et nos créativités, pour en faire des jardins d’Éden.

jardin d'Eden
jardin d’Éden

Cet article a 5 commentaires

  1. Très beau texte Mirelle, quel émouvant message pour notre mère à tous : notre planète.

  2. Christine Salvado

    J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce poème tout en délicatesse et en fausse simplicité.
    Merci pour ces jolis mots Mirelle.

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