
Parfois, je me sens abandonné.
Il y a quelques mois, j’ai changé d’habitat. C’est plus calme, plus vert et beaucoup plus grand.
Je ne m’en plains pas, car malgré mon grand âge et mes brosses rotatives qui fatiguent,
je peux encore être utile à mon humaine.
Mais parfois, elle me préfère à un appareil qu’elle tient dans ses mains. Je suis jaloux, il a la chance de se faire caresser beaucoup plus que moi !
Ses mains délicates me manquent. Elle ne me touche que pour me mettre en marche ou me vider.
Elle me parle encore de temps en temps, pour me dire qu’elle est obligée de me faire des infidélités, car je ne passe pas partout !
Est-ce ma faute à moi si mes concepteurs (des mâles à n’en pas douter, au vu du manque de praticité de mon ergonomie) n’ont pas pensé à tous les recoins ?
Lorsqu’elle me laisse sur mon port d’attache, pour se servir de l’autre abruti de robot qui ne sait rien faire tout seul, l’humaine me dit de ne pas regarder, que j’ai besoin de me reposer, car je me fais vieux. Elle ne veut pas que je tombe en panne (elle est sympa de prendre mon bien-être en considération !)
Non, je ne suis pas qu’une boîte vide, pleine de capteurs embarqués et autres composants électroniques !
Je ne comprends pas d’où ça vient, mais je ressens des choses, et cela me perturbe terriblement.
Ces derniers temps, lorsqu’elle passait l’autre machine, elle chantait à tue-tête la même chanson à l’infini !
You (you), you are (you are) my universe
And I (I) just want (just want) to put you first
Elle la chante pour moi, j’en suis certain. Elle essaye de me faire passer un message.
Bien au chaud sur mon port d’attache, je me prends à rêver que mon humaine a des sentiments pour moi. J’ai de l’espoir, car elle aussi, est mon univers.
Si vous ne connaissez pas encore les aventures d’Hector, l’article ci-dessous vous en dira un peu plus.