Il y a des cartons plein la maison, même s’ils ont un numéro qui renvoi à son contenu noté dans un carnet (je note tout pas vous ?) il faut quand même les vider.
Mais par où commencer ?
Les cartons d’habits bien sûr, puis la vaisselle.
Déplacer certains des cartons qui ne sont pas au bon endroit. Des meubles aussi parfois et me dire que j’ai beaucoup plus de force que je ne le pensais en portant mon énorme secrétaire déniché chez Emmaüs.
Et puis les ouvrir les uns après les autres.
Tomber sur une tasse « Moin Moin » souvenir d’un voyage à Hambourg,
sur des magnets qui atterriront sur le frigo, rapporté des pays et des villes que j’ai visitées :
Riga, New York, Le Havre, Kuala Lumpur, Chicago, Tbilissi, Toronto et j’en passe.
De vieilles photos argentiques que j’avais oubliées et qui datent d’avant mes vingt ans, lorsque j’étais encore Suissesse.
Les souvenirs remontent, les visages sont moins flous : des rires et des discussions sur notre volonté de changer le monde, de devenir des artistes engagés, etc.
Faut-il vraiment tout garder ? Car même si on pense avoir oublié, la mémoire détient une place à part, comme le tiroir d’un vieux meuble et parfois on y accède par un simple détail.
Je referme le passé et pour chasser la nostalgie, j’ouvre un carton d’habits.
Il y a de vieux collants, dont un à têtes de mort que je n’ai jamais mis et pour l’occasion, je m’en fais un bonnet pour recouvrir mes cheveux coupés très courts, c’est ma façon de fêter Halloween !
Entre quatre paires de chaussettes, tricotées par ma sœur, que je garde précieusement depuis mon voyage au Canada, je sors des carnets vides de toutes les dimensions et de couleurs différentes, qui n’attendent que les idées débordent de mon imaginaire. Enfin, je trouve, tout au fond du carton, une bouteille de « Cuir de Russie » de Chanel, achetée il y a de nombreuses années. Il ne reste que quelques gouttes. Je n’ai jamais osé la jeter, tellement j’aime ce parfum. Peut-être parce qu’il m’évoque des souvenirs galants. Je n’en ai jamais racheté non plus (le prix des parfums de luxe est de plus en plus prohibitif !)
Je sors de ma rêverie et retourne à mon déballage : encore des caisses remplies de carnets, ceux-là sont gribouillés d’idées: des plus banales aux plus farfelues (je n’aurai pas assez d’une vie pour tout écrire ce qu’il y a dans ma tête)
Soudain la fatigue me tombe dessus comme la nuit tombe sur le jour. Le nombre de pas dans une journée de déménagement surpasse presque les souvenirs ! Pourquoi allez dans une salle de sport alors que tu grilles dix fois plus de calories en déménageant !
Je réchauffe une soupe dans l’unique casserole déballée et je m’effondre dans mon lit douillet. J’oublie les problèmes d’installation, les fuites d’eau et autres joyeusetés de la propriété. Avant de fermer les yeux, je me tourne vers le ciel. Les étoiles en grands nombres, majestueuses, mystérieuses et réconfortantes me donneront la matière à de beaux rêves pour me lever et recommencer la même gymnastique les jours suivants.
Effectivement, déménager c’est déplacer des objets… mais aussi des souvenirs ! Merci pour cet instant de lecture 🙂
Merci Caroline