je ne suis pas là pour réfléchir

Je sens ma lumière diminuer. 24 h sur 24, j’enregistre tout ce qui passe devant moi.
Des humains qui ne savent pas que je les observe. Des femmes, des enfants et des hommes qui vaquent à leurs occupations, le nez sur leur écran de téléphone. Parfois, ils lèvent les yeux, juste avant de trébucher ou de traverser la rue. Puis ils replongent illico dans leur monde virtuel. Moi, je suis là, immobile, saturée d’informations qui m’intéressent le moins du monde.
Toutes ces images que j’avale, partent dans un centre secret où des individus visionnent, trient et classent les moindres faits et gestes des habitants.
Je ne dors jamais.
Mon œil commence à fatiguer et je m’ennuie de toute cette agitation quotidienne.
Lorsque la nuit tombe, je suis tranquille. Personne ne vient me distraire.
À part ce soir.
Un humain, étrangement vêtu, est venu se coller sous mon regard.
Il m’a fixée intensément pendant de longues minutes. Que me veut-il ?
Je sens ma lumière s’affaiblir, puis vaciller.
Ceux qui me contrôlent ne veulent pas que cet individu s’exprime.
L’homme se met à pleurer.
Il me dit qu’il n’est pas libre de ses mouvements. Que les gens derrière moi lui ont brisé les ailes. Pourquoi font-ils cela ? Qui sont-ils ? Me demande l’homme étrange aux ailes entravées.
Je ne sais que répondre.
Je ne suis qu’une machine après tout !
Je fais ce que l’on m’ordonne de faire.
Tel est mon misérable destin !

ce texte a été écrit lors d’un atelier d’écriture. Les consignes étaient d’écrire un monologue d’après l’image ci-dessous.

big sister
Big sister

Cet article a 2 commentaires

  1. ZOE SYLVIE Barlaguet

    Tellement vrai

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