Ce matin par un grand soleil, malgré le givre bien présent sur la pelouse, je pars marcher au bord de la rivière, pour faire taire les doutes et la colère qui parfois montent en moi.
J’aime découvrir de nouveaux endroits, hors des sentiers battus ou plus précisément, loin du bruit du monde *
Équipée de mes chaussures de marche, de gants de jardinage, d’un fourre-tout et de ma gourde d’eau, je descends pour découvrir s’il n’y aurait pas un chemin praticable le long de l’eau. Une partie a été débroussaillée par la commune, pour le reste c’est la jungle ! Après être passée sous un pont et tremper mes chaussures, je décide que ce n’est pas un peu d’eau qui me fera rebrousser chemin. Je continue, agacée par ce que je trouve un peu partout : des canettes vides, des bouteilles, des masques chirurgicaux, mais aussi des pneus, un tambour de machine à laver tout rouillé ou encore un CD d’apprentissage de lecture avec Victor Hugo ! Certaines personnes sont vraiment dégueulasses !
reste de voiture 
déchets de l’homme dans la nature 
tambour de machine à laver
Je suis empêtrée dans mes pensées quand, tout à coup, je me rends compte que je ne peux plus avancer, à moins de continuer dans la rivière. Je ne suis pas équipée pour malheureusement.
Je décide de remonter le talus à travers les ronces – je n’ai pas le long couteau d’Indiana Jones mais j’ai pensé à prendre un sécateur) et les déchets de plus en plus importants et là je me dis : « mais appelez-moi Indiana Jane ! »
J’arrive près d’un parc fermé par de hauts grillages où des véhicules abandonnés côtoient des bidons d’essence à moitié vides et des moteurs de tracteurs rouillés. Le grillage, haut de trois mètres, se termine par des barbelés, j’essaye de grimper sur un bidon vide, mais je me rends compte que je vais probablement me casser la figure ou alors m’empaler sur les barbelés. Alors là je me dis : « ma chérie, tu l’aurais fait il y a vingt ans, assume ton âge, sois prudente et redescends d’où tu viens ! »
Et oui, je n’ai plus vingt depuis longtemps et avec les années je deviens moins téméraire, mais (un peu) plus sage.
*un peu de pub ça ne mange pas de pain 😉
